L’Allemagne, principal bailleur de fonds européen d’aide humanitaire et de développement au Mali, joue un rôle significatif dans la stabilité du pays. La réduction prévue de 53 % de son budget humanitaire (Südhoff, 2024) risque d’avoir des conséquences considérables pour l’ensemble des pays bénéficiaires, bien qu’à des degrés divers.
Dans un contexte marqué par la diminution de l’aide d’importants partenaires techniques et financiers européens du Mali, ainsi que par la réduction du financement américain à travers l’USAID, ces coupes budgétaires pourraient aggraver l’insécurité alimentaire, la malnutrition et les conflits liés aux ressources, affectant directement des millions de personnes vulnérables. Depuis 2025, le Mali ne figure plus sur la liste des pays admissibles à l’aide de transition pour le développement du ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ), un mécanisme conçu pour les contextes fragiles ou de crises prolongées, axé sur le renforcement de la résilience des personnes et des structures locales. Si, comme d’autres pays européens, l’Allemagne a suspendu sa coopération avec le gouvernement central, elle a néanmoins maintenu une approche centrée sur les populations, notamment en soutenant financièrement les autorités locales, des organisations de la société civile et des ONG.”
Auteur: Dr Boubacar Haidara
Biography: Dr Boubacar Haidara est chercheur senior au Bonn International Centre for Conflict Studies (BICC) ; chercheur associé au laboratoire Les Afrique dans le Monde (LAM), Sciences-Po Bordeaux.




